SUSPIRIA
de Dario Argento (1977)
Horrifique et hautement stylisé, du pur Argento. Une jeune américaine débarque à Fribourg pour intégrer une académie de danse, le théâtre de meurtres et de rites sataniques.
Pas même une ombre de naturalisme dans Suspiria. Pour la nouvelle venue, l’école de danse - dont on ne sort quasiment pas - est comme la terrifiante forêt que traverse Blanche-Neige, film que Argento avait expressément recommandé à son chef opérateur, ou encore le périple de l’Alice de Lewis Carroll, en plus sanguinolent.
Chaque décor est envahi par une des trois couleurs primaires, les styles sont d’inspiration diverses : pop, art nouveau tendance jugendstil, motifs à la façon d’Eischer, formes sorties de films muets signés Fritz Lang ou Murnau.
Le film pousse si loin l’expressionnisme qu’il en devient baroque, autant grâce aux décors qu’à la lumière signée de Luciano Tovoli.
Les décors sont de Giuseppe Bassan, comme ceux de Inferno, Les Frissons de l’angoisse/Profondo Rosso, deux autres réalisations d’Argento.