ORDET
de Carl Theodor Dreyer (1954)
C’est la dernière scène de Ordet et l’incroyable est sur le point d’arriver.
En 1930, dans le nord du Danemark, une famille se déchire en raison de divergences religieuses. Chaque plan dure environ une minute, la dramaturgie est minimale, Dreyer se concentre sur les visages, les détails, les silences, « it’s chaos dressed as reason » selon Time Out.
« Ordet est un film en noir et blanc, je devrais écrire : le dernier film en noir et blanc, tant les ressources du blanc et du gris y paraissent définitivement épuisées. Toutes les valeurs de l’image se réfèrent au blanc qui est paradoxalement la couleur de la Mort. À partir de cet étalon absolu, Dreyer compose ses gris jusqu’au noir pur avec une maîtrise qu’on pourrait comparer à celle des plus grands peintres. » (André Bazin)
Ordet, recommandé par Michel Barthélémy (ADC) et qui signifie "la parole" en danois, remporta le Lion d’Or au festival de Venise en 1955.
Les décors sont d’Erik Aaes (1899-1966), grand nom du cinéma et du théâtre scandinave. En France, il contribua à un nombre de films d’avant-garde des années 1920. Le directeur de la photographie est Henning Bendtsen dont la longue carrière s’acheva en 1991, avec Europa de Lars Von Trier.