HUGO CABRET / HUGO
de Martin Scorsese (2011)
Cherchez l’erreur ! Dans le Paris des années 30 qu’ils recréent par la magie du numérique, Scorsese et son décorateur fétiche
Dante Ferretti accumulent les inexactitudes.
La vraie place de l’Etoile, achevée avant la fin du XIXème, comporte douze avenues (au lieu de dix ici), dont aucune ne file en ligne droite jusqu’à la Seine, ce que font deux d’entre elles sur l’image qui ouvre le film.
Sans doute le dessin des avenues devait-il s’accorder avec celui du rouage d’horlogerie, pour qu’ils se superposent parfaitement. Ce mécanisme est aussi celui qui entraine les bobines de film et fait tourner la manivelle des premières caméras, car le film est un formidable hommage à un pionnier du cinéma, l’immense Georges Méliès.
La gare, décor principal du film, n’est pas vraiment l’ancienne Gare Montparnasse où Méliès a effectivement tenu un magasin de jouets à la fin de sa vie. C’est un mix architectural entre plusieurs grandes gares parisiennes, dont la gare de Lyon avec sa tour et sa grande horloge.
Jamais le métro aérien ne roule à si faible hauteur au-dessus de la rue, sauf quand il pique du nez pour redevenir souterrain, ce qui visiblement n’est pas le cas ici.
Inutile de faire un mauvais procès aux auteurs du film. Peu leur importe la stricte fidélité historique, nous sommes bien à Paris, une ville à la fois réelle et idéalisée, baignant dans une lumière bleutée, celle de la nuit, du rêve et du cinéma.