DARK CITY
d’Alex Proyas (1998)
Par
Stéphane Cressend (ADC). « Dark City fait partie des magnifiques malchanceux. Sorti peu après le raz de marée Titanic et un an avant le Matrix original qui vont rebattre toutes les cartes du style, il fera un score médiocre, subissant le couperet du séjour en salles, drame en ceci provoqué par une refonte demandée par le studio (coupes sévères au montage, voix off pour que les idiots comprennent), une punition auto-infligée par les censeurs soucieux de ne pas perdre leur investissement...Ce film est devenu, malgré leurs efforts de castration, une pépite des années 90. »
« L’univers créé par Alex Proyas mélange les references pour créer un univers aux dimensions tourmentées : l’existence de cette ville, entité sombre, rappelle certainement Metropolis avec une dimension polar à la Blood Simple et une gestion de l’angoisse à la Jacob‘s Ladder. »
« Dark City est un cauchemar sans fin, celui dont on souhaite à chaque seconde être extirpé par une main salvatrice. De la scène d’intro dans cette salle de bain anxiogène, sous une lumière lynchienne jusqu’à la révélation du néant absolu, Alex Proyas tient le film en faisant de chaque scène une toile de maitre.
Le découpage maintenant l’hallucination permanente, le cadrage, la photographie de Dariusz Wolski - passé depuis dans la tribu de Ridley Scott -, la musique psychotique de Trevor Jones, la touche sombre des décors et des créatures de George Liddle et Patrick Tatopoulos, la direction d’acteurs, confèrent à ce film une atmosphère d’angoisse éthérée rarement atteinte.
Une version director’s cut agrémentée de 11 minutes est ressortie en 2008, sans la voix off de l’intro. » Stéphane Cressend