EXPOSITION LA TABLE DRESSÉE, Musée Nissim de Camondo, Paris 75008, jusqu’au 24 février 2013. AU cours de l’entre-deux guerres, le comte Moïse de Camondo recevait régulièrement jusqu’à trente convives dans sa salle à manger. Au printemps 1933, a lieu le déjeuner « Louvre » qui réunit divers conservateurs et membres des Musées nationaux. Le chef doit alors particulièrement soigner la composition du repas, comme l’hôte le décor de sa table. Camondo va utiliser des pièces de sa collection qui comprend de véritables sculptures d’argent, de magnifiques pièces d’orfèvrerie et de porcelaine. Le temps d’une exposition, le riche décor de cette table est aujourd’hui reconstitué. C’est aussi un prétexte pour visiter les trois niveaux de cet hôtel particulier construit en 1910 à la lisière du parc Monceau, et conservé dans son intégrité. Le quartier de la plaine Monceau, un vaste terrain vague jusqu’au milieu du XIXème, a été depuis investi par les milliardaires du Second Empire, riches banquiers et nouveaux aristocrates qui ont fait bâtir des demeures au luxe souvent tapageur. L’hôtel de Camondo, qui va abriter l’importante collection de mobilier et d’œuvres d’art de son propriétaire, allie une architecture classique, sobre et imposante, avec le confort moderne de ce début du XXème siècle. En plus de l’escalier d’honneur, des grandes pièces de réception et appartements richement décorées, l’hôtel est équipé d’ascenseurs, de chauffage à air pulsé, de salles de bains hygiéniques carrelées de blancs. Les écuries pour chevaux cohabitaient alors avec les remises à automobiles ; le temps d’une visite, on se retrouve au temps de Proust ou de Zola.