EXPOSITION LES ENFANTS DU PARADIS, Cinémathèque française, Jusqu’au 27 janvier 2013. Les enfants du paradis est souvent évoqué par la position unique qu’il occupe : LE monument du cinéma français. Un titre lourd à porter, mais pas immérité pour le film le plus long, le plus cher, le plus grand succès de son temps, avec sa reconstitution d’une époque disparue, son romantisme contrarié, le croisement de personnages réels ou fictifs sur le fameux boulevard du Crime. Bref, Les enfants du paradis, c’est un peu notre Autant en emporte le vent à nous, la poésie en plus.
Tel un making-off du film, l’exposition retrace la genèse, le tournage et les péripéties de cette production pharaonique tournée en pleine occupation allemande et devant s’adapter aux évènements historiques en cours.
En plus des extraits projetés, les contributions respectives des producteurs, artistes et techniciens du film sont évoquées par la présence de nombreux objets et documents de travail : archives de production, scénario annoté avec fantaisie par Prévert, portraits et affiches figurant les principaux interprètes. Sans oublier les maquettes de décor dessinées par Trauner ou Barsacq, les esquisses de costumes par Mayo, en couleurs malgré le noir en blanc du film aujourd’hui restauré.
Que l’on soit ou non emporté par le film, il reste une parfaite illustration d’un certain cinéma français, représentatif d’un classicisme minutieux et artisanal porté à son haut niveau, et que rejettera plus tard la Nouvelle vague.
A l’issue de l’exposition, la Galerie des donateurs, nouvel espace ouvert au public au sein de la Cinémathèque, retrace la totalité de la carrière de Marcel Carné. Entre autres archives, elle révèle l’évolution de l’art de l’affiche de cinéma, de la période de l’entre-deux guerres aux années soixante-dix.