Quiconque regardait la cérémonie des Césars en 1988 n’a pas oublié le discours de remerciements du décorateur Willy Holt (1921-2007). De mémoire de spectateur, il fut le seul lauréat(e) dans l’histoire des Césars à reconnaître avoir bénéficié de la popularité d’un film, bref, à soupçonner les votants d'avoir récompensé les décors d’Au revoir les enfants de Louis Malle, lauréat de 7 Césars, surtout parce qu’ils avait aimé le film. Ce fut dit avec malice et avec classe. (Et cela n'enlève rien aux qualités des décors)
Dans le dernier numéro de Télérama, l’article de Valérie Lehoux, « Sauvé par le dessin », ne détaille pas sa carrière de décorateur, pourtant prolifique, éclectique et internationale, de Roman Polanski et John Frankenheimer à Jean-Marie Poiré et Pierre Tchernia.
La journaliste s’intéresse au destin de Willy Holt résistant, prisonnier et survivant des camps de concentration allemands au cours de la 2nde guerre mondiale. On apprend, avec sidération, comment son talent pour le dessin, la caricature et la peinture le sauva de la mort.
Willy Holt a laissé un souvenir inoubliable à ses collaborateurs et à ses étudiants de la Fémis, dont il créa le département décor en 1986.

Paris brûle-t-il de René Clément (1966), l'équipe déco au travail. Le film raconte l'épopée de la Libération de Paris à l'été 1944.
Photo principale : Carole Bouquet, Willy Holt et Jean-Loup Dabadie, cérémonie des Césars 1988