2 POLARS AMÉRICAINS
2 FILMS ENTRE RÊVE ET CAUCHEMAR
Chaque mois de décembre voit déferler une avalanche de sorties de films restaurés, en DVD/Blu-ray. Quatre titres à retenir, aussi pour leur bonus où il est - parfois - question de décor.
GUN CRAZY Joseph E. Lewis, 1950
Egalement connu sous le titre Deadly is the female, et en France, Le démon des armes. Voilà qui résume parfaitement le thème du film, un couple uni par sa passion pour les armes, où la femme va s’avérer la plus dominatrice et la plus violente.
C’est du Bonnie and Clyde avant la lettre, une série B au style fiévreux, typique du moment où le cinéma américain, surtout le film policier, sortait des studios, dix ans avant la Nouvelle vague.
Wild Side ressort Gun crazy en version « de luxe », limitée, numérotée et riche en bonus : interviews des participants (les survivants), une analyse de séquence. Le tout accompagné d’un livre très documenté de l’écrivain américain et spécialiste du film noir Eddie Muller. C’est beau et assez cher, Noël oblige, mais un must pour les amateurs de polar.
LE PRIVÉ (THE LONG GOODBYE) Robert Altman, 1973 Elliot Gould incarne avec nonchalance le privé Philippe Marlowe, créé par Raymond Chandler et figure mythique du cinéma des années quarante. Ecran large, couleurs diurnes et nocturnes, ambiance consumériste et décadente du Los Angeles des seventies… Altman prend plaisir à renouveler le film noir. Avec une interview de Vilmos Zsigmond, chef opérateur de Altman, Spielberg, De Palma, Woody Allen…et un entretien avec Jean-Baptiste Thoret, critique et historien. Edité par Agnès B. et Potemkine Films. PROVIDENCE Alain Resnais, 1977 La nuit de cauchemar d’un vieil écrivain qui revoit ses proches en mélangeant le rêve et la réalité, les lieux et les époques. Les extérieurs (belges) inquiétants et les décors en studio de Saulnier créent l’atmosphère onirique et envoûtante de cette...« métaphore de la création littéraire, un véritable film d’architecte où les lieux filmés – villa, terrasse, ville – sont révélateurs des états d’âme des « personnages » (Frank Nouchi, lemonde.fr). L’édition de Jupiter-Films comporte un entretien audio avec Alain Resnais, les témoignages de Jacques Saulnier et Ricardo Aronovich, chef décorateur et cher opérateur du film. L’ECUME DES JOURS Michel Gondry, 2013 L’adaptation de Vian par Gondry a été tièdement accueillie par les critiques qui la trouvèrent saturée d’effets visuels. Vrai ou faux, elle reste un bonheur pour les fans de l’univers de Gondry, grand enfant magicien/bricoleur/amateur de trucages traditionnels (transparence, animation en stop motion). Le making-of montre l’envers du décor avec le tournage à Epinay, les ateliers de fabrication d’accessoires, le décorateur Stéphane Rozenbaum essayant une chaise désarticulée ou un costume aux jambes interminables. Chez Studio Canal.