CINEMA BIS : WILLY KURANT Cinémathèque française, Paris 75012 A bas les chefs d’œuvres, vive les nanars ! Une fois par mois, la Cinémathèque réserve une case de sa programmation au « Cinéma bis », celui que vous ne trouverez pas dans les histoires officielles du 7ème art. Productions fauchées et destinées à des circuits marginaux, interprétation plus qu’approximative, scénarios improbables…des films de genre (justement) oubliés, SF, polars ou films d’horreur, qui avec le temps prennent une patine franchement comique, qui parfois aussi se révèlent des bonnes surprises. En même temps qu’elle rend hommage au chef opérateur Willy Kurant, collaborateur de Godard, Welles, Skolimowski, Pialat, Robbe-Grilllet, Gainsbourg, Philippe Garrel…la Cinémathèque a pris un malin plaisir à dénicher deux perles de sa filmo : Mama Dracula
(Boris Szulzinger, 1980) et Le monstre qui vient de l’espace (William Sachs, 1977). Les titres parlent d’eux-mêmes, les synopsis mettent l’eau à la bouche des amateurs de gore » (aujourd’hui innofensif) et de second degré : « Mama Dracula tient une boutique de prêt-à-porter avec ses deux fils jumeaux Vladimir et Ladislas. Ces derniers vampirisent et enlèvent les jeunes vierges pour les conduire au château et les vider de leur sang dans lequel leur mère se plonge en des bains qui, depuis trois siècles, préservent sa beauté. Mais en cette fin de XXe siècle, les vierges se font rares... ».
Curieux casting pour ce film d’horreur franco-belge. On y trouve Louise Fletcher, la nurse sadique de Vol au-dessus d’un nid de coucou, et Maria Schneider, dans sa période post-tango à Paris et visiblement à court de propositions. Le monstre qui vient de l’espace/The incredible melting man est l’unique film de SF de Willy Kurant, rebaptisé Willy Curtis au générique (pour éviter d’être reconnu ?). « Au retour d’un voyage sur Saturne, le colonel Steve West s’est transformé en un monstre qui se décompose et qui doit se nourrir de chair humaine pour survivre. Il multiplie les meurtres dans la région. Son ami Ted Nelson part à sa recherche tandis que son épouse, enceinte, est protégée par le général Perry, un ami de la famille… ». Ces deux pépites du cinéma bis seront présentées le 31 mai, et qui plus est dans la grande salle Henri Langlois. Comme dans les anciens cinéma de quartier, le spectacle sera-t-il dans la salle de la prestigieuse Cinémathèque ? Par ailleurs, l’hommage à Willy Kurant jusqu’au 3 juin avec Masculin/féminin, Une histoire immortelle, Loin du Vietnam, et d’autres. Une carrière au parcours éclectique, comme l’écrit le programme de la Cinémathèque.
Vendredi 31 Mai 2013 à 20h00