ROOM 237 de RODNEY ASCHER (2012) Un documentaire « subjectif » Au MK2 Bastille à Paris, au Majestic à Lille, etc. Quoi ? Shining (titre français de The shining) ne serait qu’un simple film d’horreur dans lequel un homme (le diable, probablement) devient fou et poursuit sa famille une hache à la main ? Même s’ils avaient frissonné à la vision du film, les fans et les exégètes de Kubrick ne pouvaient se contenter d’un scénario aussi basique, d’interprétations faciles comme une vision corrosive de la famille américaine. II est vrai que le réalisateur les avait habitués à plus de complexité, à un discours plus « visionnaire », pour reprendre le terme inévitablement employé à propos de Kubrick. Cinq témoins (universitaire, romancier…) exposent leur interprétation basée sur l’observation de détails apparaissant dans le film : le motif d’un tee-shirt, l’étiquette d’une boîte de conserve, une affiche sur un mur… et développent chacun une théorie basée sur des arguments supposés irréfutables. A la vision de ce documentaire ludique, dense et bavard (parfois à l’excès, comme beaucoup de docus américains), bourré d’extraits de films obscurs ou célèbres, on peut se prendre au jeu ou bien sourire de ces analyses. Quoiqu’il en soit, le réalisateur a emmené la clé du mystère avec lui dans sa tombe. A moins que, tout simplement, l’accessoiriste du film ne se soit amusé à placer des objets faussement signifiants dans le décor ? Les fans de Kubrick (les décorateurs de cinéma le sont tous, non ?) trouveront dans Room 237 l’occasion de revoir, et d’une façon différente que dans le film original, l’Overlook Hotel, son implacable géométrie, son architecture labyrinthique. Bref, des décors qui se font l’écho de la folie des personnages, la marque des films de Kubrick. Et pour ceux qui ne sont pas rassasiés de théories en tous genres, très nombreuses sur le net, voici un site en anglais qui décortique Shining dans tous les sens : http://www.collativelearning.com/the%20shining.html {}
sur The Shining de Stanley Kubrick
Room 237 se met en quête des sens cachés du film tourné en 1980, fraichement accueilli par la critique de l’époque, beaucoup mieux par le public.
Selon eux, Kubrick aurait voulu faire une métaphore du massacre des indiens, ou de l’Holocauste, ou confirmer la rumeur comme quoi il est l’auteur des images d’Appolo 11 sur la lune.
Selon son humeur, on y verra des démonstrations restant dans le domaine du possible (après tout, pourquoi pas ?), ou bien des élucubrations intellectuelles qui relèvent du pur fantasme.