ROBERT LEPAGE
887
Théâtre de la Ville 75004 Paris
Du 9 au 17 septembre
Robert Lepage fait son « Je me souviens ». Seul en scène, il se remémore son enfance, au 887 rue Murray à Montréal, et le Québec des années 1960.
Sur une tournette, le décor d’immeuble se métamorphose et dévoile tour à tour les espaces intimes de son passé, tandis qu’au dehors, explosent les premières bombes du Front de libération du Québec.
« La topographie scénique est autant mentale que géographique, on entre dans ce bâtiment par la fenêtre, à la dérobée, comme on entrerait par effraction dans le cerveau d’un homme.. (...) Robert Lepage est un conteur passe-muraille qui s’adresse aussi à ce métier de comédien dont la mémoire est la pierre angulaire » Pourquoi est-ce aussi vital aujourd’hui de faire revivre cette période du Québec ? Ce n’est donc pas seulement pour vous-même, pour votre propre mémoire, que vous revenez sur l’époque, mais aussi pour la mémoire collective du Québec ? Extrait d’un entretien de Robert Lepage par Jean-Louis Perrier
887 Conception, mise en scène et interprétation de Robert Lepage.
(Dossier de presse)
RL : Sur les plaques d’immatriculation des voitures au Québec il est écrit : “Je me souviens”. Quand vous interrogez autour de vous sur l’origine de ce slogan, rares sont ceux qui peuvent répondre.
Or, c’est tiré d’un poème écrit au tournant du siècle qui dit : “Je me souviens d’être né sous le lys – sous les Français – et de croître sous la rose”, donc je me développe et m’épanouis sous le régime anglais. (...)
J’insiste là-dessus parce qu’aujourd’hui quand on débat d’une option souverainiste ou fédéraliste, donc quand on parle politique – surtout avec les nouveaux arrivants et les jeunes – comment faire si on n’a pas de mémoire vive de ça et de ce qui s’est passé dans les années 1960 ?
RL Le débat actuel vient en écho à celui des années 1960. Les grandes luttes du Québec ressemblaient alors à ce qui se passait en Europe où commençait la décolonisation, avec ces pays qui essayaient de s’affranchir du joug impérialiste. Dans 887, j’essaie de ramener ça, mais vu à travers les yeux d’un enfant.