ERWIN BLUMENFELD (1897-1969)
"PHOTOGRAPHIES, DESSINS ET PHOTOMONTAGES"
Jeu de Paume Paris 75008, jusqu’au 26 janvier.
SEBASTIÃO SALGADO
"GENESIS"
La MEP Paris 75004, jusqu’au 5 janvier.
Erwin Blumenfield, ce n’est pas seulement de la photo de mode au graphisme élégant, réalisée aux USA pour Vogue ou Harper’s bazar.
C’est un berlinois qui a connu l’effervescence artistique des années 20 et 30 en Europe. D’où l’influence, directe ou lointaine, des avant-gardes sur son travail : l’expressionnisme, le surréalisme, Dada, Man Ray…
Du début des années 1920 aux années 1960, Blumenfeld utilise diverses formes d’expression et techniques : dessin, collage, photographie, solarisation...
Il développe un style graphique original immédiatement reconnaissable, expérimente avec l’abstraction, le noir et blanc, les plages d’ombre et de couleurs, les tons dégradés. Et bouscule les codes des clichés de mode et de la photo publicitaire, comme ceux du portrait de célébrité : jamais réaliste, toujours stylisé.
A la fin de sa vie, il délaisse le studio pour des vues urbaines. Le documentaire Erwin Blumenfeld et l’architecture de Paris, Berlin et New York réalisé par le musée Nicéphore-Niépce, sera projeté le samedi 30 novembre à 14 h 30, à l’auditorium du Jeu de Paume.
© The Estate of Erwin Blumenfeld
A l’autre extrême de cette sophistication de studio, les 200 tirages argentiques de l’exposition
Genesis du brésilien
Sebastiao Salgado, un hommage à la nature réalisé par un voyageur explorant les coins les plus reculés de la planète, à la recherche des peuples devenus rares.
« Il réalise une sorte d’inventaire, une vaste fresque, photographiant les êtres qui y vivent libres, une faune et une flore intactes, à l’écart de nos civilisations proliférantes et destructrices. (…) Ces images ont quelque chose des rêves qui habitent et hantent
Les règnes minéral, végétal et animal s’interpénètrent. (…)
Ni temps, ni chronologie, les images de Sebastião Salgado nous parlent d’un ailleurs. » (Sophie Lambert, conférencière)
Les images sont traitées sur un mode lyrique et spectaculaire. Fascinantes pour beaucoup (les files d’attente sont longues devant la MEP !), d’autres -tel le blog rue89.com- trouvent qu’elles pêchent par excès d’esthétisme et d’intensité dramatique, tombant ainsi dans un exotisme voyeurisme.
Salgado a réalisé des reportages sur des conflits guerriers ou sociaux, une série sur " "Les damnés de la terre », travailleurs et paysans exploités en Amérique latine.
Il préside une fondation privée, « Instituto Terra » qui vise la reforestation de terres brésiliennes.
© Sebastião Salgado / Amazonas Images