ADRIAN PACI. VIES EN TRANSIT L’œuvre la plus connue de l’artiste albanais Adrian Paci est sans doute sa vidéo Centro di Permanenza temporanea (Centre de détention provisoire). Sur la piste d’un aéroport, une file de passagers monte en silence les marches d’un escalier d’embarquement, tandis qu’un changement de cadre révèle qu’il ne mène à aucun avion. Les visages fermés de ces « passagers », voyageurs immobiles entre deux territoires, expriment le sentiment d’exil, la perte d’identité due à un statut transitoire. Comme souvent dans l’œuvre de Paci, un phénomène collectif, représenté de manière poétique ou irréaliste, repose sur le vécu personnel, lui bien réel. Peintre diplômé de l’école des Beaux-arts de Tirana, il quitte en 1997 (pour la première fois) son pays encore sous régime communiste pour se réfugier en Italie. Abandonnant temporairement la peinture et la sculpture, il se lance dans la vidéo et expérimente de nouveaux langages, explorant les perpétuels mouvements et les mutations que connaissent les hommes et les sociétés. L’exposition rassemble une dizaine de vidéos, ainsi que des photographies, peintures et sculptures réalisées depuis 1997. Allongée à l’extérieur du Jeu de Paume, en plein jardin des Tuileries, une imposante colonne de marbre annonce l’installation vidéo intitulée The Column, spécialement réalisée pour l’exposition. « Prétexte à un voyage poétique entre l’Orient et l’Occident, The Column montre la transformation subie par un bloc de marbre depuis son extraction d’une carrière en Chine, jusqu’aux longues semaines de son transport en mer durant lesquelles des sculpteurs le façonnent en une colonne romaine. Une réflexion sur la vitesse à laquelle l’offre et la demande doivent être satisfaites dans l’économie contemporaine ». http://www.jeudepaume.org/index.php?page=article&idArt=1771&lieu=1
Exposition au Jeu de Paume
Paris 75008, jusqu’au 12 mai 2013