LE VOYEUR ET L’HALLUCINÉ,
AU CINÉMA AVEC L’OP ART
Par PAULINE MARI
Presses universitaires de Rennes, 2018
Ces deux-là « se sont mutuellement fait du bien, du bien autour du mal ». Effectivement, le cinéma a emprunté à l’Op art* son esthétique hallucinée, apte à représenter des visions impossibles ou des états mentaux délirants, ceux de héros espions, voyeurs ou psychopathes...
Autre avantage : la possibilité de donner aux décors une puissance visuelle - et un côté chic - à moindre frais...
Marcello, Ursula et (en bas) une œuvre de Grazia Varisco dans
La Dixième Victime (Elio Petri, 1965)
Attention ! Le voyeur et l’halluciné n’est pas un « beau livre » sur les décors influencés par l’Op art, mais un essai original sur les liens entre ce mouvement artistique et le cinéma des 1960 et 70. Pauline Mari a même retrouvé des œuvres ou des décors ayant servi aux tournages. Et avec ce livre elle soulève un loup : *Op art/Optical art/Art optique : mouvement artistique qui exploite la faillibilité de l’œil à travers des illusions ou des jeux optiques.
Des liens et du sens qui varient selon les genres : films de SF ou d’horreur, comédies populaires ou films d’auteurs, et selon qu’ils sont produits à Paris (Le bourgeois s’émancipe), à Londres (La vieille espionne) ou à Rome (La mue du voyeur).
En France, on ne les présente plus.
Le Corniaud (Gérard Oury, 1964) avec une toile d’Yvaral et une lampe de...
En bas, La Chamade (Alain Cavalier, 1968)
« Toutes les œuvres filmées n’ont pas eu l’honneur d’être considérées comme telles par l’histoire de l’art. Certaines sont vraies (une sphère tramée de Morellet dans Fantômas se déchaîne), d’autres faites exprès pour les besoins du tournage par des artistes non crédités au générique, d’autres encore sont des pièces "à la manière de"… »
Judicaël Lavrador dans next.liberation.fr, 05/08/1960
Modesty Blaise (Joseph Losey, 1966). Monica Vitti prisonnière des motifs du peintre anglais Bridget Riley. Même film en vignette.