http://les-traces-habiles.org/ Au cinéma, ce pourrait être les rushes, les prises « ratées » et ignorées au montage. Ici, il s’agit de dessins, mais des dessins d’avant l’œuvre finale, ceux qui restent à sa marge, sans en acquérir le statut ou la visibilité.
Pour réhabiliter ces traces non indélébiles (!), l’Association Les traces habiles et son projet dess(e)ins se veulent une plateforme dédiée aux dessins qui témoignent des étapes de la création.
Un processus commun aux créateurs d’horizons les plus divers : architecture, design, cinéma, théâtre, danse, musique, stylisme, littérature, gastronomie, artisanat d’art, sciences…qui tous (…) « utilisent le dessin manuscrit pour consigner leurs intuitions, concevoir les développements et enfin exprimer leurs idées en devenir. Ces traces rarement montrées de la pensée posée sur le papier permettent de comprendre les cheminements et déambulations qu’emprunte l’esprit dans une recherche appliquée à un projet ou, plus librement, comme pratique d’inspiration ». Autre objectif du projet dess(e)ins : former et valoriser un patrimoine, une collection inédite des « racines » de la création. Parallèlement aux expositions de dessins, édition d’ouvrages, partenariats avec l’ENSCI et prochainement la Bibliothèque Forney, un fonds de dessins se constitue, une collection interdisciplinaire qui ne demande qu’à s’élargir et s’enrichir par l’arrivée de nouveaux auteurs-associés.
La démarche est collective, sans doute inédite, certainement née des nouveaux enjeux de l’archivage et de la conservation, quand les supports se multiplient et qu’une mémoire peut s’effacer d’un simple clic (the era of the single click). Dans le cadre de l’exposition Intimités créatives à la Galerie Six Elzévir (Paris 75003), deux nouvelles parutions des Traces Habiles seront présentées le samedi 13 avril à partir de 15h : les Carnets recomposés de Catherine Zask et Pascale Hanrot, sortes d’auto-portraits réalisés à partir de traces graphiques laissées sur le papier. Collection dess(e)ins © Pascale Hanrot