EXPOSITION EILEEN GRAY Au début des années 1980, la maison d’édition Ecart International (sous la houlette d’Andrée Putman, disparue en janvier dernier) avait eu le bon goût - et le flair ! - de rééditer le mobilier d’Eileen Gray, jusque-là constitué de pièces uniques. Créés dans l’entre-deux guerres, la petite table ronde en tubes d’acier chromé, le fauteuil « Transat » en bois et cuir ou le fauteuil « Bibendum » à structure tubulaire sont aujourd’hui des icônes du design du XXème siècle. Irlandaise installée définitivement à Paris en 1907 (1878-1976), Eileen Gray devint une figure majeure des arts décoratifs puis de l’avant-garde, avant de tomber dans l’oubli et de se voir à nouveau célébrée vers la fin de sa vie. Sous la forme de « period rooms » (décors d’époque), l’exposition rassemble les œuvres créées par Gray pour divers intérieurs, dont la grande villa moderniste E 1027 de Roquebrune, le « paquebot immobile » qu’elle conçu amoureusement avec l’architecte roumain Jean Badovici. Pour Cloé Pitiot, commissaire de l’exposition : « D’Eileen Gray, il reste des pièces uniques, avant-gardistes, des archives lacunaires et… une série de mystères. La critique a souvent scindé le travail de Gray en deux parties, l’une relevant des arts décoratifs et l’autre de l’architecture moderniste. Le Centre Pompidou tente aujourd’hui de lire dans toute sa continuité le travail d’une artiste qui pratique le dessin, la peinture, la laque, la décoration intérieure, l’architecture, la photographie. Dans l’esprit du Gesamtkunstwerk, Eileen Gray peut être considérée comme une créatrice totale. Combinant des modes d’expression, des champs artistiques et des techniques, elle prône un retour à l’émotion ».
Centre Pompidou
Paris 75003
du 20 février au 20 mai 2013.