CHEF DÉCORATEUR POUR LE CINÉMA de Pascale-Jeanne Rabaud et Thierry Le Nouvel, Eyrolles, 2012. Chef décorateur pour le cinéma, sous-titré A la découverte d’un métier, est co-écrit par Pascale-Jeanne Rabaud, chef déco pour le cinéma, la télé ou l’évènementiel et visiblement passionnée par son métier, et par Thierry Le Nouvel, réalisateur. Les différentes étapes de conception et de fabrication d’un décor sont décrites avec détails et illustrées par de nombreux documents de travail, souvent issus de décors signés Emile Guigo, (Laissez-passer, Mesrine l’ennemi public : esquisses et plans, photos de décor en construction ou de décors naturels avant/après le passage d’une équipe déco. Le cinéma et ses métiers date de 1990. Avec son son chapitre consacré au décor, l’ouvrage (de grand format) de Michel Chion est toujours d’actualité, si ce n’est l’importance prise depuis par le numérique. Michel Chion évoque les enjeux auxquels sont confrontés les décorateurs et comment ils y répondent par des interventions de nature très diverse en cherchant à illustrer « l’état d’âme du film ».
LE CINÉMA ET SES MÉTIERS de Michel Chion, Bordas, 1990.
Ils auraient pu tout aussi bien l’appeler « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le chef déco… », tant ils s’adressent à ceux qui rêvent de ce métier et de connaître l’envers du décor.
Les auteurs passent en revue les différents postes de l’équipe, évoquent le budget et l’aspect logistique, énumèrent les compétences exigées et les différentes casquettes portées par celui qu’ils appellent « un maître d’œuvre artistique ».
Heureusement, ils n’oublient pas de rappeler qu’il faut compter autant d’expériences et de visions différentes du métier que de décorateurs.
Enseignant, journaliste et auteur de nombreux livres ou essais sur le 7ème Art, l’auteur inscrit le métier de déco dans l’histoire du cinéma et rappelle comment celle-ci, en fonction des périodes, valorisa ou négligea le décor. Il n’en oublie pas pour autant la pratique, celle des décorateurs (voir le témoignage de Willy Holt) et de leurs collaborateurs, du chef constructeur à l’ensemblier.
Ainsi, la contre-perspective imaginée par Pierre Guffroy pour la fameuse chambre du Locataire ; Antonioni faisant repeindre une par une les feuilles d’un arbre ; Notre-Dame représentée avec sa flèche centrale dans un film dont l’action est située en 1830, soit quelques décennies avant sa reconstruction par Viollet-le-Duc.