LE CONFORMISTE
de BERNARDO BERTOLUCCI
Italie, 1970
A nouveau dans les salles en version restaurée
A sa sortie, IL CONFORMiSTA avait marqué par sa construction éclatée, toute en flash-back et flash-forward, et son image ultra-léchée, pas si fréquente en 1970.
Bernardo Bertolucci a adapté une nouvelle de Moravia : en 1935, un jeune fasciste se rend en France pour supprimer son ancien professeur de philosophie, opposant au régime mussolinien.
C’est le portrait d’un assassin et fasciste moins par idéologie que par désir d’intégration sociale.
Glaçant et émouvant, Trintignant est parfait dans le rôle de cet en homme torturé dont on suit les errements et les traumatismes, entre autres le crime homosexuel qu’il aurait commis dans son enfance.
Dominique Sanda, Stefania Sandrelli
Le chef op Vittorio Storaro - il a éclairé Apocalypse now et la plupart des Bertolucci - accentue les couleurs et la géométrie des lieux, souvent monumentaux. Les décors aux motifs art-déco sont de Fernandino Scarfiotti (1941-1994), également décorateur de Barocco, Un thé au Sahara, Scarface, American Gigolo et Oscar des meilleurs décors en 1988 pour Le dernier empereur. « Ce formalisme extrême peut irriter mais aussi fasciner. En vignette : Jean-Louis Trintignant
Il vise à la représentation et dissèque de façon troublante les motivations d’une homme intelligent et ironique qui choisit la bêtise et le fascisme, pour des raisons qui s’opacifient au fur et à mesure qu’elles sont dévoilées. »
(Dictionnaire mondial des films, Larousse)