LE CINEME ENCHANTÉ DE JACQUES DEMY Exposition à la Cinémathèque française Après Tati, Kubrick et Tim Burton, la Cinémathèque s’attaque à un autre de ces réalisateurs immédiatement identifiables, quelques soient les images prises au hasard dans un de leurs films. Car il y a bien un univers Jacques Demy, un Demy monde* comme l’écrivait joliment Gérard Lefort pour Next Libération. Chez celui qui a rendu mondialement célèbres les ports de Cherbourg et Rochefort, les décors et les costumes sont à la même enseigne que la parole et le chant. Il est un des rares cinéastes français à styliser le réel, dans une démarche picturale qui accompagne et renforce la narration, souvent les mêmes histoires d’amour contrariées par l’éloignement, la guerre, parfois même l’inceste. Des films archi connus longuement évoqués aux échecs rapidement expédiés, l’exposition raconte tout Demy dans l’ordre chronologique, à commencer par les films d’animation et les dessins de jeunesse, jusqu’aux peintures à l’huile des dernières années. Les papiers peints rayés de vert et mauve, les robes de princesse portées par Deneuve/Peau d’âne ont été spécialement reconstituées pour l’occasion. Tout comme la galerie d’art des Demoiselles de Rochefort, sorte de « best of » des années soixante qui réunit, autour de mobilier Knoll, des œuvres imitant (parodiant ?) les Soto, Calder, Buffet, Niki de Saint-Phalle…et autres stars de la décennie. C’est au cours de cette période que Demy est le mieux inspiré, les films qu’il réalise alors révèlent l’influence des mouvements artistiques, aussi bien ceux observés en France qu’à Los Angeles (la contre-culture américaine) ou Demy séjourna vers la fin de la décennie. Rappelez-vous les couleurs pop et les vitraux psychédéliques de Peau d’âne… Avec les extraits de film, les mélodies de Michel Legrand et les maquettes dessinées de Bernard Evein, décorateur qui osait la couleur comme personne, l’exposition est un régal pour les fans.
Paris 75012, jusqu’au 4 août 2013.