FOXFIRE + RENCONTRE AVEC LAURENT CANTET. Cinéma Le Méliès, Montreuil 93105. Mardi 8 janvier à 20h30. Cinq ans après Palme d’or cannoise, le réalisateur de Entre les murs revient avec Foxfire. En 1955, dans un quartier populaire d’une petite ville des États-Unis, une bande d’adolescentes crée une société secrète pour survivre et se venger de toutes les humiliations qu’elles subissent. Les décors du film sont de Franckie Diago, décoratrice française/hongroise/berbère, qui a démarré dans le cinéma en travaillant sur un film de Jérôme Savary puis sur « Subway », dans l’équipe d’Alexandre Trauner. Aujourd’hui, elle poursuit une carrière aussi bien en France (Cantet, Agnès Varda…) que pour le cinéma indépendant américain. Selon le réalisateur, le film vise une forme d’intemporalité, tant dans le fond que dans la forme : « Je voulais adapter la méthode de tournage que nous avions mise au point sur Entre les murs à un film qui ne s’y prêtait pas a priori. Voir si l’on pouvait mettre en scène d’une manière décomplexée une époque - les années 1950 américaines - qui, de surcroît, nous renvoie tous à un nombre considérable de clichés de cinéma qui ont marqué notre imaginaire. Beaucoup de films historiques ont quelque chose de muséographique, particulièrement dans leurs décors et costumes (dont chaque détail se doit d’être "period" comme on dit en anglais) ou dans un langage qui s’efforce d’intégrer des expressions d’époque. Nous avons donc décidé de traiter l’histoire en "l’actualisant" : non pas en la transposant de nos jours, mais en la traitant au présent, sans chercher à prouver à chaque plan que nous sommes bien dans les années 1950. La mise en scène elle-même fait le grand écart entre une forme de classicisme dans sa façon d’aborder le récit et un traitement très brut : caméra à l’épaule, cadrages dits documentaires. J’ai voulu prendre à rebrousse-poil l’imagerie du "rêve américain", qui proclame que l’avenir est radieux et que tout est désormais possible ». (Laurent Cantet).