LE LOUXOR
PALAIS DU CINEMA
Archives d’Architecture Moderne, AAM Editions 2013, 200 pages.
Tout sur le Louxor, ex-Louxor Pathé, ex-Dérobade et Mégatown, aujourd’hui à nouveau Louxor Palais du cinéma, comme l’annonce fièrement en façade l’inscription d’origine.
Paru lors de la réouverture de la salle en avril dernier, ce livre raconte est l’histoire d’un bâtiment datant de 1921, figure de proue d’un grand carrefour parisien.
C’est aussi l’histoire d’une rénovation architecturale ambitieuse, l’histoire d’un siècle d’exploitation cinématographique, à travers un « palace de quartier » passant des grands classiques du muet au cinéma populaire égyptien, puis un temps reconverti en discothèque.
C’est enfin le récit d’un sauvetage, ou comment des associations de quartier sauvèrent, avec l’aide de la Ville de Paris, un cinéma tombé dans les griffes de Tati (rien à voir avec le cinéaste).
Jean-Michel Humbert, égyptologue et président de l’association Les amis du Louxor, Philippe Pumain, l’architecte chargé de la rénovation, et d’autres contributeurs retracent ainsi le drôle de destin du Louxor, son âge d’or et son déclin, sa quasi-disparition et sa renaissance.
On mesure l’importance d’un chantier pharaonique comprenant la reconstruction complète de la salle et l’ajout de deux nouvelles en sous-sol, à quelques mètres seulement de la ligne 4 du métro.
Documents d’époque et photos récentes montrent les couches successives de décor qui recouvrirent l’intérieur de la salle, du style néo égyptien puis néo-grec au style boite de nuit parisienne.
Pour les aficionados de salles de cinéma, un chapitre sur les autres temples cinématographiques des années folles et l’« égyptomania » qui s’était emparée de leurs architectes. Et pour les décorateurs préparant un remake de Cléopâtre, un glossaire des termes de décoration à l’égyptienne.
Images tirées du livre : photo de Pascal Dhennequin, élévation de Architectes