RÉTROSPECTIVE JACQUES MONORY Aux Capucins Jusqu’au 17 mai 2015 Les toiles de Monory ont pour titre Meurtres, Velvet Jungle, La voleuse…et pourraient s’appeler Juste avant le crime. Le peintre, 90 ans cette année, a été marqué par l’univers du roman noir et du cinéma. Surtout le film noir américain des années 1940, ces polars de série B qui démarrent dans une ville nocturne et se terminent (mal) par une fuite désespérée sur la route, au milieu des paysages désertiques. Dans le sillage de la Figuration narrative, Monory développe depuis les années 1960 son style unique, à partie de scènes de films qu’il vole comme des captures d’image. Il les réinterprète, les juxtapose comme on le ferait en montage, en décompose le mouvement et la chronologie. Et les voile du fameux bleu qui est devenu sa signature. « Le bleu correspond toujours aussi à ce que j’ai toujours pensé, à savoir que le monde est cruel et que j’ai envie de le représenter comme tel. Je n’ai jamais vu la vie en rose » déclare l’artiste qui parfois remplace le bleu par le rose, celui-ci devient alors tout aussi onirique et menaçant ». « J’ai été beaucoup plus troublé par Citizen Kane que par Véronèse. Il m’a appris beaucoup plus. (...) Écrits, entretiens, récits Jacques Monory, 2014 ; Beaux-Arts de Paris Éditions. Aux Capucins est un ancien couvent du XVIIème, devenu par la suite une filature puis une brasserie. En 1964, un certain Mr Leclerc installé à Landerneau ouvre un commerce dans le bâtiment abandonné. Aujourd’hui rénové, il abrite le Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture. En haut : Elle, 6h du matin, Jacques Monory En bas : Le samouraï de Jean-Pierre Melville (1967), un film en hommage aux films noirs américains.
Landerneau 29800
Je n’aimais pas les films français, je les trouvais toujours tristes, les gens mal fringués et ressemblant trop à ceux que je croisais dans la rue.
En fait, je suis un rêveur, et seuls les films noirs américains me faisaient vraiment rêver. Dans ces films noirs, tout est dit de l’essentiel de la condition dans laquelle on vit. Ca se résume à : on vit, on s’agite et puis on meurt. »