MATIÈRE GRISE :
MATÉRIAUX, RÉEMPLOI, ARCHITECTURE
Pavillon de l’Arsenal Paris 75004
Jusqu’au 4 janvier 2015
Le décor de cinéma sait faire appel à la récup’, au tour maintenant de l’architecture.
Les deux commissaires* de l’exposition
Matière grise ne manquent pas d’humour ! Optimistes malgré tout, leur agence d’architecture s’appelle
Encore heureux
Pour commencer, ils nous plongent dans l’effroyable constat du gâchis planétaire et de la prochaine disparition des matières premières.
Ils poursuivent heureusement avec des projets qui démontrent le potentiel du recyclage en architecture, avec le réemploi des matériaux usés dans tous les lots du bâtiment.
Et expliquent que « le recyclage conserve la matière, la réutilisation conserve la fonction, une porte reste une porte, le réemploi conserve la forme, une planche, une planche ».
75 projets à travers le monde, de petite ou grande échelle, habitat, maisons, immeubles, musées… qui démontrent qu’au lieu d’aller directement à la benne, des fenêtres, des portes, des briques, des poutres métalliques... peuvent être récupérées et définir une nouvelle stratégie pour l’architecture.
Noorderparkbar, Amsterdam. © jeroen musch
Pour ce bar posé au milieu d’un parc public, le Bureau SLA a acheté en ligne tous les matériaux, d’occasion, à l’intérieur comme à l’extérieur.
A Bruxelles, de vieilles fenêtres, collectées à travers l’Europe grâce au réseau d’un brocanteur, sont en façade sur le siège du Conseil de l’Union Européenne.
Et plus loin, à Bali, un club balnéaire a récupéré des dizaines de fenêtres de bois et à claire-voie dans toute la région. Recouvrant de haut en bas la haute façade, elles forment un patchwork homogène, à la fois maîtrisé et aléatoire, et totalement inédit !
Y aura-t-il donc un style d’architecture "récup" ? Dans son blog Les républiques de la culture, la journaliste Catherine Sabbah s’interroge : « Cette nouvelle ressource puisée dans l’usé, peut-elle servir de socle à une nouvelle architecture ?
Le « re-use » peut-il constituer un nouveau vocabulaire, un style, une école, cousine de l’Arte Povera ayant au pour objet…un objet, celui de bâtir des maisons, des bureaux, des usines….
Mais plus encore, une démarche défiant à la fois les lobbys de constructeurs et la réglementation conservatrice. En brandissant un argument qui fait mouche ces temps-ci, les économies. »