ANTICORPS, ANTOINE D’AGATA A Laetitia Allal, la journaliste de Destricted revue qui l’interrogeait en 2012 sur le sens de son travail, d’Agata répondait : « Avoir cherché à vivre avec ceux que jusque-là la photographie s’était contentée de voir. Avoir tenté de dire ce qui n’a pas été dit : qu’il n’est pas acceptable pour le photographe de n’être qu’un voyeur. Avoir voulu abolir toute distance avec mon sujet. Avoir voulu mettre en pratique, à mes risques et périls, une vérité ancienne : le monde n’est pas fait de ce que nous voyons, mais de ce que nous sommes ». Né à Marseille en 1961, Antoine d’Agata quitte la France en 1983 pour un voyage de 10 ans, au cours duquel il étudie la photographie à l’International Center of Photography de New York, suivant les cours de Larry Clark et Nan Goldin. Les thèmes qu’il aborde à travers le monde entier sont la nuit, l’errance, la prostitution, les corps, les expériences alternatives, ainsi que le suggèrent les titres d’ouvrages publiant son travail : Vortex, Insomnia, Stigma, Manifeste. En 2004, il réalise un court-métrage, Le Ventre du Monde puis Aka Ana, un long-métrage filmé au Japon en 2008. Il est également l’auteur des photographies prises par le personnage du photographe dans le film d’Eric Lartigau, L’homme qui voulait vivre sa vie (2010). En 2003 avait lieu la première exposition marquante d’Antoine d’Agata à la galerie Vu. Aujourd’hui, LE BAL écrit : « Dix ans de plus pour une œuvre qui ne compte finalement que vingt années derrière elle. Dix ans de confrontation, d’immersion toujours plus radicale dans l’épaisseur du monde, ses plaies béantes et ses marges incandescentes ». Anticorps est un projet est composé d’une installation au BAL et d’un livre publié aux éditions Xavier Barral, comportant environ 2 400 photographies. En prolongement du projet, une programmation est proposée par Philippe Azoury, critique et journaliste à Libération. Intitulée « Eclaboussements », elle réunit des films expérimentaux signés entre autres Guy Debord, Moholo-Naguy, Franju, Rithy Panh ou Michel Bulteau.
Exposition au BAL
Paris 75018, jusqu’au 14 avril 2013.
Ouvrage publié aux Editions Xavier Barral, Paris, 2013.
Projections les 12/2, 19/3 et 16/4 à la salle voisine du BAL, le Cinéma des cinéastes.