DEVENIR ACCESSOIRISTE DE CINÉMA Eyrolles, 2014 154p. En exclusivité, une mini-interview de Simon Tric, accessoiriste et membre de l’AFAP*, à propos de la parution de Devenir accessoiriste de cinéma. Le b.a.-ba et plus encore sur l’un des métiers de l’ombre du cinéma et du décor. Pourquoi et comment ce livre ? En décembre 2013, j’ai proposé à quelques éditeurs un plan général avec une vingtaine de pages rédigées, et j’ai eu la chance qu’Eyrolles souhaite compléter ses ouvrages consacrés aux métiers du cinéma (Collection Ciné métiers). Quel a été votre parcours jusqu’à accessoiriste de plateau ?
J’ai continué à travailler en peinture sur quelques long-métrages, notamment dans l’équipe d’Alain Frentzel. En même temps, je commençais à être accessoiriste en 1995 depuis qu’un réalisateur, Paolo Barzman, pour qui je préparais en assistant Valérie Valéro une série en Martinique, m’avait demandé (en insistant !) d’être accessoiriste. Les qualités indispensables de l’accessoiriste de plateau ?
Depuis vos débuts dans le cinéma, un souvenir marquant ? Un film pour lequel les accessoires constituaient un vrai challenge ? Après, travailler avec des réalisateurs particulièrement attentifs aux accessoires, comme Michel Leclerc ou Pascal Thomas pour ne citer qu’eux, c’est toujours assez motivant.
par SIMON TRIC
Il y évoque le quotidien de la profession, les techniques et les outils, les relations avec les autres membres de l’équipe, il donne aussi des pistes sur comment débuter dans le métier.
Il n’existait pas vraiment de site ou d’ouvrage dédié au métier d’accessoiriste, je me suis dit pourquoi ne pas essayer de faire le tour de la question...
Dès le début, je ne voulais pas faire un manuel pratique, uniquement composé de schémas et d’explications techniques ; il me semblait intéressant d’aborder le sujet du côté de l’humain et du relationnel, du récit plus que du côté des objets, des manipulations et des suites d’exemples.
Aux Beaux-arts de Lyon, j’ai obtenu le DNSEP en 1991, axé davantage sur la photographie que la peinture, la sculpture ou le cinéma. Je travaillais en parallèle sur des spectacles, et j’ai rencontré l’équipe de l’atelier Passe-Muraille qui réalisait à Lyon la scénographie du musée de la Résistance et de la Déportation, conçue par Guy-Claude François.
Mon inexpérience ne l’ayant pas rebuté, je suis parti dans l’aventure. Par la suite, j’ai privilégié ce poste dans mes recherches de contrats.
Chacun occupe le plateau à sa manière, et on oscille entre des qualités un peu contradictoires : rapide et appliqué, concentré et disponible, présent et discret... L’essentiel je crois, c’est d’être attentif et de rester curieux.
Je me suis interrogé sur la mention d’anecdotes, de souvenirs personnels dans le livre... je n’en ai pas mis. Chaque tournage est l’occasion de situations particulières, autant liées à des objets qu’à des gens. En faire l’inventaire ne m’a pas semblé si intéressant ou instructif que ça.
Pour l’accessoiriste, le moment où se présente un vrai challenge, c’est justement quand personne ne l’a prévu, et cela peut porter sur un truc assez dérisoire, comme la fixation d’un tableau sur un mur fragile... C’est pas très spectaculaire !
Et fabriquer un œil de mouton artificiel, comestible et crédible pour le film d’Ernesto Oña a été un exemple de petit défi sympathique.
Mais tous les réalisateurs et tous les comédiens accordent, à un moment ou à un autre, une importance particulière à l’accessoire. C’est là que tout peut arriver !
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* AFAP : Association française des accessoiristes de plateau