Des années après Le goût des autres (2000), le décorateur François Emmanuelli retrouve Agnès Jaoui pour Au bout du conte, actuellement en salles. Il répond aux questions de l’ADC.
De la lecture du scénario à votre dernier jour sur un film, quelle phase préférez-vous ? Et celle que vous redoutez le plus ? Comment exprimez-vous vos idées ou vos intentions de décor ? En quelques mots, cinéma/télévision, quelle différence ? Un film qui vous a marqué ou influencé ? Un décor de cinéma ou une scénographie (théâtre, expo) qui vous a fait rêver ? En quoi avez-vous changé depuis vos débuts ? Depuis Les arcandiers de Manuel Sanchez, votre premier film en 1991, un souvenir de cinéma particulièrement fort ? * Astérix et Obélix contre César, de Claude Zidi (1999)
Cette petite période qui se situe entre le moment ou l’on m’a annoncé que j’étais choisi et le début de la préparation.
Une phase de questionnement et d’espoir sans le poids du travail alors que les contraintes ne sont pas encore dévoilées.
La première semaine de tournage. L’épreuve du feu.
Après plusieurs semaines dans le confort du travail théorique et des promesses, le moment est venu de passer le braquet et de voir concrètement comment vont se comporter les différentes personnalités réunies sur le plateau.
On dit de moi que je suis bavard. Mais tout dépend du sujet, du réalisateur.
Parfois des dessins, sinon la présentation d’éléments majeurs.
Théoriquement aucune. Pourtant tout le monde voit très bien ce que veut dire : "On dirait un téléfilm"…
Un seul ? C’est pas sympa, ça....Il y a peu, j’ai revu par hasard Série noire sur Arte, le film de Corneau...c’est simple, j’aime tout. Idem pour Les duellistes de Ridley Scott qui est aussi un chef d’œuvre d’économie de moyens.
Je ne citerais pas tous les grands noms que tout le monde connait.
Il m’est parfois arrivé, lors d’une visite ou parce que nos studios étaient voisins, de voir les décors de mes collègues et j’en suis toujours impressionné.
Mais mon plus grand souvenir reste la découverte du village d’Astérix* réalisé par Jean Rabasse et son équipe. Malheureusement il n’en reste rien. Le film est passé à coté.....
Je suis beaucoup moins stressé et du coup, je vois plus large et cherche maintenant à me mettre aussi au service des autres corps de métiers.
Lors de la projection d’équipe de Un air de famille*, je me suis mis à pleurer. Un truc difficile à expliquer. Probablement parce que jamais je n’aurais pu imaginer participer à une si belle réussite...
Quelques mots sur Au bout du conte, le film d’Agnès Jaoui actuellement en salles ?
Ce film s’est fait dans la joie et la légèreté. (C’est assez rare !)
La question manquante à laquelle vous auriez aimé répondre ?
Le cinéma est-il de droite ?
Les Césars, c’est truqué ou bien… ?
Tu as gagné beaucoup d’argent sur Les intouchables ?
Avec l’avancée du numérique, que va devenir la déco des vis, des pots de peinture, des têtes de lit et des camions, qui te plait tant ?
* Un air de famille, Cédric Klapisch (1996)