Saint Laurent de Bertrand Bonnello, présenté au dernier festival de Cannes, vient de sortir en salles. Katia Wyszkop en a signé les décors, en plein tournage de la série Versailles, elle répond aux questions de l’ADC.
Si vous n’aviez pas été chef décorateur (trice ?) pour le cinéma…. Avez-vous occupé d’autres postes au sein d’une équipe déco ? Etes-vous fidèle à une méthode de travail ou chaque film est-il une remise en question ? Une fois le scénario discuté, vous arrive-t-il selon les réalisateurs d’ être "dirigée" ou d’avoir "carte blanche" sur les décors ? Je travaille sur une série, Versailles. C’était "carte blanche", j’ai commencé sans réalisateur. Le XVIIème siècle est passionnant, il y a de quoi s’inspirer, c’est comme si on faisait un 3ème cycle en histoire. On a réinventé un Versailles avant Versailles avec un « épisodier » et la production. Les producteurs de la série auraient-ils pensé à vous en raison du film Les adieux à la reine, situé à Versailles et dont les décors vous ont valu un César ? Quelques mots sur votre collaboration (6 films) avec François Ozon ? A propos de Saint Laurent de Bertrand Bonello. Sans être exactement un "biopic", le film montre à l’écran des lieux ayant existé. Vous fallait-il reproduire fidèlement ou bien interpréter ? Il y avait cet autre film de Jalil Lespert et nous fantasmions beaucoup sur leurs possibilités d’avoir accès à des lieux, des oeuvres et des documents. Nous n’avions que les livres et les iconographies que nous pouvions trouver sur internet ou dans les journaux 70. Au final ils ont du se sentir plus libres que nous par rapport a la réalité, puisque rien de ce qu’était l’appartement de Pierre Bergé et de Saint-Laurent rue de Babylone n’a été reconstitué pour leur film. C’était assez désagréable cette sensation d’être dans la competition malgré nous, alors qu’au final les deux films ont des points de vue différents. Le tournage a été un moment de vie exceptionnel, avec une équipe très motivée et soudée. Je crois qu’on a tous pris beaucoup de plaisir à travailler ensemble. Votre sentiment sur l’évolution de votre métier ou du cinéma français ? Un (ou plusieurs) souvenir (s) particulièrement fort depuis vos débuts ? Récemment, un film, une expo, un spectacle….qui vous a fait rêvé ? La question manquante à laquelle vous auriez voulu répondre ? Ecoutez Katia Wyszkop raconter Maurice Pialat, à l’occasion de l’exposition Pialat, peintre et cinéaste. Une interview réalisée par la Cinémathèque Française. Lecture <!--/**/.oe-video .loading {background-image:url("prive/themes/spip/images/searching.gif")!important;background-size:auto !important;}/**/--></style> </div> <figcaption class="spip_doc_legende"> <div class="spip_doc_titre" style="max-width:600px;"><a href="http://www.dailymotion.com/video/xxfjhk_entretien-avec-katia-wyszkop-chef-decoratrice_shortfilms" class="oe-title">Entretien avec Katia Wyszkop - Chef décoratrice</a> <span class="oe-author"><br/><span class="oe-author_par">par </span><a class="oe-author_name" href="https://www.dailymotion.com/lacinematheque">lacinematheque</a></span></div> <div class="spip_doc_titre oembed-source"><a href="http://www.dailymotion.com/video/xxfjhk_entretien-avec-katia-wyszkop-chef-decoratrice_shortfilms" class='spip_url spip_out auto' rel='nofollow external'>http://www.dailymotion.com/video/xxfjhk_entretien-avec-katia-wyszkop-chef-decoratrice_shortfilms</a></div> </figcaption> </figure>
J’aurais été chorégraphe. La musique m’inspire des mouvements et me fait voir des images. Sinon peut-être un metier dans l’eau, l’endroit le plus propice pour rêver...
Oui : stagiaire et assistante. Et aussi styliste pour des pubs.
Oui, je crois que j’ai une méthode de travail, mais je ne saurais dire les tuyaux par lesquels ça passe. Ce n’est pas ce qu’on appelle une méthode je crois, j’ai besoin d’être inspirée par quelque chose ou quelqu’un dans l’histoire, ensuite je me construis une continuité avec des références qui peuvent être des couleurs, des visages, des objets. pleins de choses.
Dirigée ? C’est plus une question de choix de films pour moi. A partir du moment où je commence a travailler sur un film, j’y adhère complètement.
Il y a des réalisateurs qui ont des idées très précises de ce qu’ils veulent, j’avoue avoir du mal à être juste une exécutante, cela dit si je crois au script et à l’homme ou la femme metteur en scene je le suis, j’apporte ma pierre à l’édifice, je fais confiance.
Je ne sais pas vraiment si c’est Les adieux à la reine, le César, les autres films d’ époque. La somme de tout ça je crois.
C’est une histoire qui s’est construite au fil des films. Il est très présent et participe beaucoup à tous les choix. C’est son tempérament, tout est sous contrôle.
Ca me va, parce que je le trouve très créatif et que les univers de chaque film sont très différents. Il aime aller au bout des idées, et nous donne la possibilité de le faire.
J’ai adoré faire ce film, c est un choix à 100%. Nous avons reproduit certains décors à l’identique et d’autres sont interprétés. Les appartements, les différents ateliers sont fidèles aux documents. Certains qui connaissaient les lieux nous l’ont confirmé.
C’est énorme comme question, on va vers une industrie avec tout ce que ça implique. Tout a changé, sauf notre engagement à faire et à aimer les films.
Mes débuts avec Maurice Pialat, la sensation d’être sur un plateau où il se passe quelque chose d’extraordinaire.
Mes plaisirs de travailler avec Ozon, Jacquot et Bonello. les rencontres avec des réalisateurs comme Assayas et Lodge Kerrigan.
L’angoisse de monter sur scène pour les César.
Le plaisir d’en avoir un.
Under the skin, le film de Jonathan Glazer, le film de Bertrand Bonello Saint Laurent et l’exposition de Bill Viola au Grand Palais.
Non, là tu exagères, un questionnaire de Proust pendant qu’on y est ?