DIDIER NAERT
EXTENSIONS
Photo Vivienne
4, Galerie Vivienne Paris 75002
Du 5 juin au 30 juillet 2014
Après avoir « prolongé » les photographies d’Alexandre Trauner,
Didier Naert poursuit avec Brassai et Atget. Lui-même nomme ces extensions des « prolongements imaginaires » qui font déborder les célèbres clichés de leur cadre initial.
Naert dessine autour de tirages d’époque collés sur un papier métallique de couleur noire. Le trait blanc du dessin surgit du fond noir, évoquant la photo argentique, et donne à ses compositions un aspect onirique. Comme si on « réveillait les fantômes des photos anciennes. »
Didier Naert a exposé au Palais Farnese (Rome) à l’occasion de la nuit blanche du 23 mai. http://insideart.eu/2014/05/23/didier-naert-oltre-le-foto/ INSIDEART Dans vos travaux il y a une relation très serrée entre peinture, dessin et photographie. Comment définiriez-vous votre technique ? Les prolongements que vous créez sur la base d’anciennes photos sont-ils des Dans certaines œuvres il semble que vous voulez entrer dans les bâtiments pour découvrir leur intérieur. Quelle est la valeur adjointe que vous voulez apporter aux photos originelles ? Qu’est-ce que vous aimeriez provoquer dans chez un observateur qui regarde votre Est-ce que vous choisissez toujours comme point de départ les photos anciennes ? Quelle est l’importance du cinéma dans votre production artistique ? Dans vos travaux, la photo est en positif. Mais vos dessins en noir et blanc rappellent une photo en négatif.
Lire son interview dans le magazine italien INSIDEART, avec ici la version française.
http://insideart.eu/2014/05/23/didier-naert/
DN On pourrait appeler cela « technique mixte » mais ce qui m’intéresse c’est la puissance évocatrice de la photographie. Il me semble que chaque photo possède une histoire, derrière chaque photo, une vie, à côté de chaque photo, un paysage qui sommeille.
prolongements réels ou fictifs ?
Ce sont des prolongements imaginaires. Avant tout, ce que je choisis dans une photo c’est l’intention du photographe, et aussi son attention particulière qui lui a donné l’envie de déclencher son appareil. Je tente de retrouver cette envie, la faire revivre.
Oui exactement, découvrir ce qui existe derrière le rideau argentique, l’imaginer au plusjuste. On peut pousser cette idée très loin. Voir les choses derrière les choses.
Je ne cherche pas dans ce travail à bouleverser l’ordre caché derrière la photo. Son réalisme est trop puissant, mais elle accepte volontiers l’incongruité, le surréalisme même.
Ce sont des photos que je souhaite réveiller. La qualité d’une photo, au delà du sujet, c’est son cadre. Je ne modifie jamais les dimensions d’une photo, mon dessin est comme un nouveau cadre qui les met en valeur.
travail ?
Lorsqu’il regarde une photo : aiguiser sa curiosité, exciter son imaginaire.
Pour ce type de composition, oui.
L’attirance pour les photos de repérage. Le cadre. La perspective qui attire l’oeil, qui l’amuse.
Oui, mais ce qui me séduit davantage c’est de faire surgir le dessin sur un fond noir, comme le fait la photographie.
Quand une photo s’imprime en blanc pur on dit qu’elle est surexposée. C’est cette surexposition qui m’intéresse et cela donne aussi un aspect un peu fantômatique. Réveiller les fantômes des photos anciennes.